Découvrir le Cantal, cœur volcanique de l’Auvergne

Un géant volcanique au cœur des montagnes

Le Cantal est une terre de montagnes, de forêts, de lacs et d’eaux vives. Au sud de l’Auvergne, au cœur d’une campagne verte et pastorale, le massif volcanique du Cantal forme l’un des plus vastes volcans d’Europe. Cet immense édifice circulaire à peine endormi est entouré de plateaux, de cuvettes, de gorges profondes et de mamelons forestiers qui composent un paysage puissant et harmonieux.

Les sommets cantaliens marquent la frontière sud du parc des Volcans d’Auvergne. Plusieurs dépassent les mille sept cents mètres d’altitude et s’organisent autour du puy Griou en un vaste cercle d’environ dix-huit kilomètres de diamètre. Le Plomb du Cantal, point culminant du massif avec ses 1 858 mètres, domine les puys Brunet, de la Croix, de Chavaroche, Mary, de Peyre-Arse ou du Rocher. Vus depuis les vallées, ces reliefs dessinent une couronne de crêtes aux lignes très reconnaissables.

Gorges, vallées et grands espaces d’altitude

De nombreuses rivières prennent naissance sur les pentes du massif. Les eaux vives, riches en truites, dévalent les pentes, bondissent de cascade en cascade, traversent des gorges parfois très encaissées avant de s’élargir dans des vallées verdoyantes. Ces torrents et ruisseaux font le bonheur des pêcheurs, des randonneurs et des amateurs de paysages sauvages, qui apprécient le contraste entre les crêtes nues, les estives et les fonds de vallées boisés.

Sur les hauteurs, le massif offre de vastes plateaux d’altitude appelés planèzes. Ces espaces presque horizontaux, nés du nivellement des anciennes coulées de lave, alternent avec des crêtes plus marquées et des forêts épaisses. En toutes saisons, les couleurs changent avec la lumière, entre verts intenses de l’été, teintes roussies de l’automne et blancheur éclatante de l’hiver.

Stations, ski et activités de plein air

L’hiver, les planèzes deviennent un domaine privilégié pour le ski de fond. De grands espaces silencieux se prêtent à la glisse, aux balades en raquettes et aux randonnées nordiques. La station du Lioran, dominée par le Plomb du Cantal et desservie par l’un des plus anciens tunnels routiers de France, constitue le principal cœur touristique du massif. Le ski alpin se pratique sur un domaine d’environ mille cinq cents hectares répartis sur trois ensembles reliés entre eux, des prairies des Sagnes à la station, du Plomb du Cantal au col de Prat de Bouc et des secteurs de Masseboeuf à Rombières.

À la belle saison, ces mêmes pentes accueillent randonneurs, vététistes et cavaliers. Les crêtes se parcourent à pied, à VTT ou à cheval, et les cols comme Prat de Bouc, à environ mille quatre cents mètres d’altitude, deviennent des points de départ pour de nombreuses excursions. Le panorama sur l’aiguille du puy Griou depuis le buron de la Tuilhère en descendant vers Thiézac reste l’un des plus beaux points de vue du massif.

Routes panoramiques, villages et cités de caractère

Depuis le puy Mary, des routes en lacets mènent dans toutes les directions. Vers l’est, la route descend vers Murat, petite ville touristique de la haute vallée de l’Alagnon, blottie au pied du rocher de Bonnevie. Vers l’ouest, elle conduit à Salers, cité médiévale ceinturée de remparts, classée parmi les plus beaux villages de France, où maisons à tourelles et ruelles pavées dominent les pâturages. Vers le sud, elle rejoint Aurillac, dont le nom évoque déjà l’Occitanie et les influences méridionales.

Cité millénaire, la préfecture du Cantal a su garder une grande authenticité avec ses maisons à balustrades de bois, aux toits couverts de lauzes ou de tuiles. Ville touristique et dynamique, Aurillac accueille de nombreux festivals tout au long de l’année, notamment des manifestations autour du cinéma, de la gastronomie, du théâtre de rue ou du cheval. Elle est également connue comme la capitale française du parapluie, héritage d’un savoir-faire industriel ancien. Au sud de la ville s’étend une vaste région de plateaux et de landes, entaillée par les vallées de la Cère et du Lot dont les versants sont couverts de châtaigneraies.

Villes thermales, gorges profondes et Margeride

Le Cantal compte plusieurs villes et villages qui méritent le détour. Mauriac, réputée pour ses foires aux bestiaux, se situe à la porte occidentale du parc naturel régional des Volcans d’Auvergne. Montsalvy et Maurs, au cœur de la châtaigneraie cantalienne, affichent une physionomie plus méridionale avec leurs toits de tuiles. Quézac, Chaudes-Aigues, célèbre pour ses sources naturellement chaudes qui jaillissent en plein village, ou la station climatique de Vic sur Cère, nichée dans une vallée encaissée, complètent ce chapelet de bourgs de caractère.

Au nord-ouest, Bort les Orgues doit son nom aux coulées de lave qui, en se figeant au bord d’une falaise haute d’une centaine de mètres, ont formé d’étonnantes colonnes verticales rappelant des tuyaux d’orgue. Le château de Val domine ici un vaste lac de retenue. Plus au sud-est, Saint Flour dresse fièrement sa silhouette de citadelle sur un promontoire basaltique, au dessus de la vallée de l’Ander. Ancienne capitale de la Haute Auvergne, la ville se trouve aux portes de la verte forêt de la Margeride, des gorges profondes de la Truyère et de l’écomusée de Ruynes en Margeride, qui présente l’histoire et les paysages de ce haut pays.

Églises romanes, châteaux et patrimoine rural

Terre de traditions, le Cantal abrite une multitude de chapelles et d’églises romanes aux lignes sobres et aux pierres patinées. Saint Cernin, Saint Paul de Salers, Ydes ou Saint Chamant en offrent de beaux exemples. Les villages et petites villes possèdent souvent une halle, des maisons à pans de bois ou en pierre volcanique, des lavoirs et des croix de chemin qui racontent la vie rurale d’autrefois.

Les châteaux complètent ce patrimoine. Le château de Val se dresse en surplomb direct du lac de Bort, avec ses tours massives et ses toits pointus. Les châteaux d’Alleuze ou d’Anjony occupent des sites en nid d’aigle, perchés au bord de gorges ou sur des pitons rocheux, et dominent les vallées environnantes. Burons, granges et fermes d’estive témoignent de la longue histoire du pastoralisme sur ces plateaux volcaniques.

Saveurs du Cantal et art de vivre

Le Cantal est aussi une terre d’élevage et de gourmandise. Les troupeaux de vaches de race Salers donnent une viande appréciée, tendre et parfumée. Les charcuteries de montagne, les tripoux de Chaudes-Aigues, les truites de rivière, les châtaignes et les mûres noires confites composent une cuisine généreuse, souvent servie dans de grandes auberges de campagne.

Les fromages occupent une place centrale sur les tables. Bleus, petits cabécous, fromages de buron de Salers et Cantal affiné se retrouvent dans les recettes traditionnelles. Les aligots et truffades, à base de pommes de terre et de fromage, apportent chaleur et réconfort après une journée de marche ou de ski. Un apéritif à la gentiane et un petit vin de pays complètent souvent le repas. Entre volcans, pâturages et villages de pierre, le Cantal offre ainsi un art de vivre simple et généreux, à la mesure de ses paysages grandioses.